Le charpentier a pour mission de travailler le bois, mais aussi d’autres matériaux servant d’ossature aux bâtiments. Il est donc chargé de construire la charpente, sur laquelle repose la toiture, mais aussi les murs à ossature bois. Ce métier ancien manque aujourd’hui de main-d’œuvre et recrute toute l’année. Découvrez ici comment contacter, trouver et choisir un charpentier qualifié.
Le travail du charpentier est exigeant et, s’il est mal réalisé, peut avoir des conséquences désastreuses. Il est donc important de prendre votre temps avant de le choisir, d’autant que le budget à prévoir est généralement conséquent.
Pour bien choisir un charpentier, vous pouvez bien sûr faire fonctionner le bouche-à-oreille, qui vous donnera une première indication. Toutefois, ces premières recommandations ne sont pas toujours suffisantes, et il n’est pas si fréquent de trouver dans son entourage une personne ayant fait appel à un charpentier.
Vous avez repéré un ou plusieurs professionnels ? Commencez par vous renseigner sur leurs qualifications, et sur leur nombre d’années d’expérience sur le terrain. Ces deux éléments sont aussi importants l’un que l’autre. Vous pouvez tout à fait demander au charpentier de vous présenter ses diplômes, mais aussi demander à visiter au moins un chantier en cours ou achevé sur lequel il est intervenu.
Renseignez-vous également en regardant sur Internet : de nos jours, il est très facile de laisser un avis sur tout type de service. Si le charpentier auquel vous envisagez de confier votre chantier a un compte professionnel sur les réseaux sociaux, lisez les commentaires. S’il est déconseillé de se fier uniquement à des commentaires déposés anonymement, une majorité de commentaires négatifs doit tout de même vous mettre la puce à l’oreille.
Demandez un devis à plusieurs charpentiers pour avoir des éléments de comparaison. Ne vous arrêtez pas seulement sur le prix, mais comparez également les prestations proposées.
Enfin, il est recommandé de vous assurer que le charpentier dispose des garanties et assurances nécessaires, notamment l’assurance responsabilité civile professionnelle et la garantie décennale, pour que vous soyez couvert en cas de malfaçon.
Aujourd’hui, le charpentier a pour mission de construire l’ossature des bâtiments, qu’il s’agisse de la charpente, qui supporte la toiture, ou des murs à ossature bois. Il est appelé sur toutes sortes de constructions : maisons individuelles, hangars, granges, ateliers, immeubles, chalets, mais aussi ponts, passerelles, moulins ou restauration de monuments historiques, pour ne citer que ces exemples.
S’il utilise toujours principalement le bois, il est toutefois amené à travailler d’autres matériaux, comme l’aluminium, le PVC ou les matériaux composites qui côtoient ou remplacent aujourd’hui le bois des charpentes.
En fonction du travail demandé, le charpentier taille le bois sur le chantier ou dans son atelier. Avant cela, il prend connaissance des plans dessinés par un architecte ou les élabore lui-même. La première grande étape de travail est nommée épure : elle consiste, pour le charpentier, à tracer sur du contreplaqué les formes de la charpente en taille réelle. Une fois le bois découpé, le charpentier procède à l’assemblage des différents éléments.
La découpe du bois se fait désormais essentiellement via des machines à commande numérique, dont les trajectoires sont prédéfinies grâce à un logiciel. Des logiciels de calcul de charpente ont également fait leur apparition. Toutefois, même si le métier se modernise, le savoir-faire traditionnel ne se perd pas et continue à se transmettre.
Le charpentier peut aussi être appelé sur des travaux de restauration de charpente. Il ne s’agit pas toujours de monuments historiques, mais le plus souvent de bâtiments anciens pour lesquels des travaux de rénovation sont nécessaires.
Le charpentier doit avoir de solides connaissances en dessin technique et industriel, ainsi qu’en informatique pour être à même d’utiliser les nouveaux outils comme les logiciels de calcul de charpente et les machines à commande numérique.
Il doit connaître parfaitement les matériaux avec lesquels il travaille, que ce soit les différentes essences de bois ou les matériaux modernes comme l’aluminium, le PVC, les matériaux composites ou même le verre. Il doit tout savoir sur leurs propriétés, leur résistance et leur durabilité.
C’est avant tout un concepteur, qui doit faire preuve de créativité ainsi que d’une grande précision. Son travail est d’une importance capitale, puisqu’il contribue à assurer la solidité du bâtiment. Il est donc indispensable qu’il soit rigoureux et qu’il se tienne régulièrement informé des normes de sécurité.
Même s’il exerce à son compte, il a tout intérêt à apprécier le travail en équipe, car il est obligatoirement amené à côtoyer d’autres corps de métier présents sur le chantier, et à communiquer avec eux pour travailler de façon coordonnée.
Il doit avoir une bonne condition physique et être capable de travailler en hauteur. S’il possède sa propre entreprise, toutes les tâches de gestion et d’administration lui incombent, de même que le volet commercial de son activité, qui englobe la relation client. Il est toutefois rare qu’il exerce seul.
Le charpentier peut aussi être employé dans un bureau d’études ou une entreprise de charpente, et consacrer une partie de son temps à la formation de futurs charpentiers.
Il existe plusieurs formations pour devenir charpentier et choisir une spécialité.
Après la classe de 3ème, il est possible de préparer un CAP Charpentier bois ou un CAP Charpentier de marine. Dès la sortie du CAP, le charpentier peut trouver un emploi ou décider de poursuivre ses études pour approfondir ses connaissances.
Le CAP Charpentier de marine est ensuite amené à travailler à la construction ou à la rénovation de navires. C’est lui qui est chargé de concevoir la coque du bateau, ainsi que la fixation des parois appelées bordées, mais aussi les aménagements intérieurs.
Les élèves de niveau bac peuvent se diriger vers un brevet professionnel (BP). Il existe un BP Charpentier bois et un BP Charpentier de marine, qui peuvent être préparés après les CAP correspondants. Le charpentier titulaire d’un brevet professionnel Charpentier bois peut, après quelques années d’exercice, obtenir la qualification de maître ouvrier.
3 bacs professionnels forment aussi au métier de charpentier : le bac pro Technicien constructeur bois, le bac pro Technicien de fabrication bois et matériaux associés, et le bac pro Interventions sur le patrimoine bâti option charpente. Ce dernier bac pro forme des charpentiers spécialisés dans la rénovation des bâtiments anciens ou historiques construits avant 1945. On leur enseigne les techniques traditionnelles de construction de charpente.
Les personnes titulaires d’un bac +2 peuvent préparer un BTS Développement et réalisation bois, ou un BTS Systèmes constructifs bois et habitat.
Enfin, au niveau bac +3, il existe une licence professionnelle mention métiers du bois.
Le métier de charpentier est très ancien et existe depuis l’Antiquité. Même si les charpentiers étaient peu nombreux en Égypte et en Mésopotamie, le bois y étant rare, ils exerçaient déjà en Grèce antique et intervenaient dans la construction des temples, alors construits intégralement en bois.
Dans la Rome antique, les charpentiers construisaient des théâtres en bois, et venaient aussi en aide aux armées en fabriquant des machines de guerre lançant à de très grandes distances des javelots, des pierres ou encore des flèches. Ils concevaient aussi des engins utilisés pour démolir les portes des cités, et fabriquaient des abris servant aux soldats à attaquer ou à défendre les cités.
Au 12ème siècle, les charpentiers se réunirent en corporation. Ils étaient moins d’une centaine à Paris au 13ème siècle, et maîtrisaient toutes les techniques, sans spécialisation. Leur corporation regroupait également d’autres travailleurs du bois, comme les menuisiers, alors désignés par le nom de leur spécialisation, à savoir les huissiers (fabriquant les portes et les fenêtres), les huchiers (spécialisés dans les meubles), mais aussi les lambrisseurs, les tonneliers ou encore les couvreurs.
Souvent, les charpentiers étaient en parallèle bûcherons, ce qui expliquait leur parfaite connaissance du bois, des périodes de coupe et des techniques pour scier et équarrir les arbres.
À l’époque, les ouvrages des charpentiers pouvaient être classés en quatre catégories : la charpente civile, la charpente hydraulique, la charpente navale et la charpente mécanique.
La charpente civile englobait les travaux de construction des bâtiments, mais aussi des échafaudages. Les charpentiers réalisant des travaux de charpente hydraulique fabriquaient des ponts, des barrages ou encore des portes d’écluses. La charpente navale désignait la fabrication des bateaux, ainsi que celle des brise-lames par exemple. Enfin, la charpente mécanique comprenait tous les ouvrages destinés aux fabriques, ayant par exemple pour objectif de soulever ou de transporter des charges lourdes.
Les charpentiers apprentis apprenaient leur travail auprès de maîtres qu’ils s’engageaient à servir pendant au moins 4 ans.
Au 20ème siècle, la fonte, l’acier ou encore le béton ont commencé à faire concurrence au bois, et le nombre de charpentiers a peu à peu diminué. Ils furent également nombreux à mourir au cours de la Première Guerre mondiale, où ils étaient appelés en grand nombre pour étayer les tranchées.
Depuis la fin du 20ème siècle, les maisons à ossature bois (MOB) ont de nouveau du succès en Europe en raison de l’engouement pour l’écoconstruction, ce qui explique le besoin de main-d’œuvre, qui continue pourtant à faire défaut.